Considérée comme la plus grande avancée thérapeutique du XXè siècle, la transplantation d'organes pose un problème inédit. Avec le "greffon", l'organe à transplanter, une nouvelle ressource sociale apparaît, ressource essentiellement produite par la mort. Du coup, la mort elle-même devient une ressource qu'il faut optimiser. La transplantation d'organes franchit maintenant une nouvelle barrière : celle du commerce marchand. La traversée de telles frontières pose le problème de la commercialisation de l'humain et, au-delà, celui de notre humanité. Cette grande question contemporaine est abordée dans toute ses dimensions par Philippe Steiner, professeur de sociologie à la Sorbonne. (L'éditeur)