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Histoire de Saint-Pétersbourg
Berelowitch, Wladimir (1946-....) Auteur du texte
Collection :
Histoire des grandes villes du monde [Texte imprimé]
Année de parution :
1996
479 p. : ill., couv. ill. en coul. : 24 cm
Dès sa fondation, en 1703, Saint-Pétersbourg engendra des mythes tenaces. Pour la construire, Pierre le Grand mobilisa des dizaines de milliers d'ouvriers, dont beaucoup moururent, d'où la légende d'une ville édifiée sur des ossements. En moins de dix ans, à coup d'oukazes et de déplacements de population, le tsar fit surgir une ville qui devait surpasser toutes les capitales d'Europe. Bâtie sur le principe de la perspective " régulière ", elle serait un modèle d'ordre et de raison, le phare de l'Empire russe, une ouverture sur l'Europe.
Les héritières du tsar, Elisabeth et surtout la Grande Catherine, reprirent l'ambitieux dessein de Pierre. Sous la houlette de Rastrelli, l'inventeur du baroque russe, palais et églises se multiplient. La cour de Pétersbourg vit alors au rythme des bals masqués et des feux d'artifice, et leur magnificence fait dire aux étrangers que les impératrices, à l'instar de Louis XIV, veulent ruiner la haute noblesse. S'affirmant digne héritière du tsar fondateur, Catherine érige la célèbre statue de Pierre le Grand. A la fois Auguste et Mécène, elle transpose les rêves d'architecture néoclassique de l'Occident, couvre la capitale de colonnades et fait construire l'Ermitage où elle réunit ses collections de peinture.
Au XIXe siècle, salons littéraires, cabinets de lecture, spectacles font de Pétersbourg une grande capitale européenne. La cité est en même temps le centre d'un Etat en pleine expansion, qui s'affiche à l'occasion des parades militaires de Nicolas Ier et dont le dynamisme surprend les étrangers. A la fin du siècle, la révolution industrielle bouleverse le visage de Pétersbourg alors même que la société russe s'y enracine.
La ville semble cependant marquée par la malédiction originelle qui, de Pouchkine à Dostoïevski, imprègne toute la littérature et que viennent illustrer des événements tragiques: l'inondation de 1824, l'assassinat d'Alexandre II, le Dimanche rouge de 1905. En 1914, Saint-Pétersbourg perd son nom: après la Révolution de 1917, elle cède à Moscou son statut de capitale, avant d'entrer dans l'ère soviétique.
Le tsar ne trouva ici que quatre cabanes de pêcheurs. Le lieu lui plut tant qu'il décida de construire cette ville. Il y ajouta sa maison sur l'île et la baptisa Pétersbourg.
Peter Henry Bruce, 1782.
En vérité, nous vivons ici dans un paradis.
Pierre le Grand, 1706.
Notre sérénissime monarque a pris une Russie de bois et a créé une Russie d'or: ainsi en a-t-il orné l'aspect extérieur par les bâtiments, les places fortes, les lois, les institutions du gouvernement et la vertu des sciences.
Théophane Prokopovitch, 1716.
Embellis, ô cité! Et sois toujours belle, Sois fière à jamais de celui qui t'a bâtie.
Que chacun te considère et te dise avec terreur:
Que tu es belle, ô ville, devenue la pareille de Rome!
Andreï Nartov, 1756.
A peine, hélas, avais-je mis le pied dans cet asiatique campement de baraques alignées que, me ressouvenant de Rome, de Gênes, de Venise et de Florence, je me mis à rire.
Comte Alfieri, 1790.
Wladimir Berelowitch, maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, est spécialiste de l'histoire de la Russie du XVIIIe et du XIXe siècles. Olga Medvedkova, historienne d'art, spécialiste de l'architecture russe et française, est coauteur de L'Art russe (Citadelle-Mazenot).
Les héritières du tsar, Elisabeth et surtout la Grande Catherine, reprirent l'ambitieux dessein de Pierre. Sous la houlette de Rastrelli, l'inventeur du baroque russe, palais et églises se multiplient. La cour de Pétersbourg vit alors au rythme des bals masqués et des feux d'artifice, et leur magnificence fait dire aux étrangers que les impératrices, à l'instar de Louis XIV, veulent ruiner la haute noblesse. S'affirmant digne héritière du tsar fondateur, Catherine érige la célèbre statue de Pierre le Grand. A la fois Auguste et Mécène, elle transpose les rêves d'architecture néoclassique de l'Occident, couvre la capitale de colonnades et fait construire l'Ermitage où elle réunit ses collections de peinture.
Au XIXe siècle, salons littéraires, cabinets de lecture, spectacles font de Pétersbourg une grande capitale européenne. La cité est en même temps le centre d'un Etat en pleine expansion, qui s'affiche à l'occasion des parades militaires de Nicolas Ier et dont le dynamisme surprend les étrangers. A la fin du siècle, la révolution industrielle bouleverse le visage de Pétersbourg alors même que la société russe s'y enracine.
La ville semble cependant marquée par la malédiction originelle qui, de Pouchkine à Dostoïevski, imprègne toute la littérature et que viennent illustrer des événements tragiques: l'inondation de 1824, l'assassinat d'Alexandre II, le Dimanche rouge de 1905. En 1914, Saint-Pétersbourg perd son nom: après la Révolution de 1917, elle cède à Moscou son statut de capitale, avant d'entrer dans l'ère soviétique.
Le tsar ne trouva ici que quatre cabanes de pêcheurs. Le lieu lui plut tant qu'il décida de construire cette ville. Il y ajouta sa maison sur l'île et la baptisa Pétersbourg.
Peter Henry Bruce, 1782.
En vérité, nous vivons ici dans un paradis.
Pierre le Grand, 1706.
Notre sérénissime monarque a pris une Russie de bois et a créé une Russie d'or: ainsi en a-t-il orné l'aspect extérieur par les bâtiments, les places fortes, les lois, les institutions du gouvernement et la vertu des sciences.
Théophane Prokopovitch, 1716.
Embellis, ô cité! Et sois toujours belle, Sois fière à jamais de celui qui t'a bâtie.
Que chacun te considère et te dise avec terreur:
Que tu es belle, ô ville, devenue la pareille de Rome!
Andreï Nartov, 1756.
A peine, hélas, avais-je mis le pied dans cet asiatique campement de baraques alignées que, me ressouvenant de Rome, de Gênes, de Venise et de Florence, je me mis à rire.
Comte Alfieri, 1790.
Wladimir Berelowitch, maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, est spécialiste de l'histoire de la Russie du XVIIIe et du XIXe siècles. Olga Medvedkova, historienne d'art, spécialiste de l'architecture russe et française, est coauteur de L'Art russe (Citadelle-Mazenot).