Barbare absolu, " sans villes ni murailles ", le cavalier scythe n'a guère bonne presse sous la plume des auteurs antiques. Et pourtant ! Sous la pioche des archéologues, les kourganes (tumulus) ne cessent de livrer leurs trésors : armes et harnachement d'un luxe inouï, diadèmes et torques d'une préciosité inégalée, tapis et tentures de feutre d'une flamboyante polychromie. Bref, l'affirmation d'une esthétique nomade à part entière, aux antipodes, semble-t-il, des canons hérités du monde classique. Parfois, cependant, les deux mondes se rencontrent, comme l'attestent certaines œuvres hybrides tel le peigne de Solokha ou le fourreau d'épée de Tchertomlyk. Pénétrant au cœur de la création scythe, la deuxième partie s'attache à décliner les thèmes récurrents de cet art des steppes déployé entre Danube et fleuve Jaune, aux confins de la Chine et de la Mongolie : le cheval comme richesse absolue, la passion des armes, la puissance sacrée de l'or, l'éclat du bronze, la chaleur tactile des feutres et des tapis. Les principaux musées renfermant des collections scythes font l'objet d'une présentation, tandis que les sites archéologiques les plus importants sont localisés sur une carte.