ça grince, ça boom, ça parle au corps, ça reste dans la tête : crader les mélodies pop entêtantes avec du low-fi, marier le bling bling rutilant du hiphop au trashy de la noise. Le totem Erotic Market : entre lipstick flashy et cran d'arrêt rouillé. Convoquer les aphorismes illustres, saisir la musique d'Erotic Market comme ce rêve étrange et pénétrant d'une musique inconnue, qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même ni tout à fait une autre. Redire que le beau est toujours étrange, qu'il est la splendeur du vrai. Bizarre et insaisissable donc, par la sensation de se rappeler de ces mélodies sans pour autant les connaître, Un métissage sorcier libre des tabous et des clichés, où le charnel de la voix se confronte au rugueux des rythmes et des claviers, où la suavité télescope une basse terrifiante. Ici jamais d'emprunt, c'est retrouver l'énergie du rock garage, les triturations sonores de l'électro, le groove du hiphop.