Tout commence dans une évocation " en couleur " de la jeunesse espagnole de Picasso à son installation en France. Page après page l'évolution de sa peinture nous est habilement exposée par une juxtaposition de toiles comme " Acrobate et jeune Arlequin " de 1905 et " Arlequin " de 1915 . Puis le noir et blanc des photographies d'époque-1936- viennent témoigner de l'irruption de la terreur en Espagne : Guernica symbole de l'ignominie, le premier bombardement qui vise exclusivement une population civile. En réaction, Picasso décide de faire de la ville martyre le sujet du tableau que lui a commandé la république espagnole pour l'Exposition internationale. Le lecteur est amené alors à suivre pas à pas la composition de cette oeuvre unique. Alain Serres énumère les différentes esquisses, explicite le symbolisme des personnages, de " ce taureau aux yeux d'homme qui nous regarde ", de " ces mains aux lignes de vie brisées ". La fresque se dévoile intégralement en point d'orgue. On revient ensuite, une fois la saisissante parenthèse refermée, à l'œuvre du peintre, de l'après-guerre jusqu'à sa mort. Une œuvre de nouveau en couleur entre espoir et gravité.