En 1968, rien ne va plus dans la maison Beatles. Entre coups de gueules à répétition et claquages de portes, crêpages de chignons et interventions pas toujours très demandées de la nouvelle fiancée de Lennon, Yoko Ono (une des femmes les plus haïes de l’histoire du rock avec Courtney Love, et responsable indirectement de la fin du groupe), les Fab Four commencent à sentir la fin se pointer. Avant tout ça, la mort de leur manager Brian Epstein les perturbe. A partir de maintenant, ils se voient obligés de se manager eux-mêmes, ce qui s’avère extrêmement difficile à gérer. C'est l'album publié dans les années 60 qui annonce avec la plus grande précision visionnaire l'évolution tant immédiate que lointaine du rock, jusque dans ses pires excès. C'est un disque de ballades létales et de rock'n'roll adipeux, un disque punk, un disque surf, un disque folk, un disque country, un disque de comédie musicale, un disque de blues, un disque expérimental, un disque de berceuses et un disque de perceuses. Le plus grave des disques, le plus léger aussi. C'est le premier album blanc, mais c'est aussi le premier album fait par des Blancs qui contient un titre sous l'influence du reggae (Ob-la-di, Ob-la-da). Symboliquement, parce qu'il est le produit de plusieurs initiatives individuelles au sein d'une entreprise collective. (destination-rock.com et Christophe Conte / lesinrocks.com)