Riccardo Chailly, révèle l'écriture de Mendelssohn, dont on fêtait le bicentennaire de la naissance en 2009, au plus près de son esprit concepteur. Esprit facile, doué d'une immense talent, Mendelssohn a lui aussi repris, modifié, adapté le matériau musical, soucieux d'exactitude, de précision, d'évidence, de naturel et d'efficacité. Voici donc une version moins connue celle de Londres de la Symphonie Ecossaise nʿ3. Au début comme à la fin, se dévoile avec plus de force, l'inventivité prodigieuse du compositeur. De la même façon, la version "romaine" des Hébrides, jet premier, indique une même furià originelle dont les éléments développés risquaient après coup de dissiper l'unité finale. Les couleurs, l'énergie primordiale, la formidable sauvagerie (d'autant plus indiquée que le compositeur a souvent été inspiré par les éléments et le souffle de la nature miraculeuse et impétueuse) s'écoutent avec un feu éruptif grâce à l'implication de l'orchestre qui n'a jamais semblé mieux sonner. Manifeste juvénile et conquérant, le corpus ainsi ressuscité captive l'écoute. Classicisme et romantisme, clarté et ténèbres, fougue mais équilibre... La dévoilement en première mondiale du Concerto pour piano nʿ3 reste une hypothèse car Mendelssohn a laissé des ébauches, en particulier pour le dernier mouvement. Mais la restitution défendue par Roberto Prosseda mérite évidemment d'être écoutée, d'autant que son partenaire, Chailly, ne s'économise en rien sur le plan de la vitalité articulée et de l'éloquence colorée. (Lucas Irom / classiquenews.com)