Paraphrasant Gogol dans "Les Ames mortes", l'auteur dépeint la planète comme une "troïka lancée dans une course folle vers un but inconnu". Sous le fouet du capitalisme intégré, ce sont désormais toutes les parties du globe qui se voient mises en concurrence à chaque moment, et la destruction intégrale de l'homme est désormais engagée. Cette débâcle n'a pourtant fait que révéler la perversion intrinsèque du dispositif entier. Pour faire pièce à cela, les réponses politiques aujourd'hui avancées sont d'une faiblesse inquiétante. Le salut ne viendra pas davantage de la réactivation des vieilles mythologies révolutionnaires, à en croire hélas Meyronnis. Autonomie, progrès, internationale des luttes... Alors pas d'espoir, alors le triomphe inexorable du consortium financier, et ce, jusqu'à l'abîme? L'auteur ne veut pas davantage s'y résoudre. A tous reviendra d'écrire la suite d'un livre troublant, qui ne vise pas à offrir des solutions de confort, mais à fournir des phrases de réveil à toutes les intelligences. (Bibliobs)