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To pimp a butterfly
Lamar, Kendrick 942, 942
Année de parution :
2015
1 d.c.
ar ces temps absurdes où la critique dispose de quelques heures pour se prononcer sur des albums publiés à l'improviste et diffusés à une vitesse supersonique, tous les chroniqueurs de la planète ont levé le pouce en un rien de temps : Kendrick Lamar est bien le nouveau génie que le rap attendait ! Trois ans après la révélation de Good Kid, M.A.A.D City, fascinant autoportrait d'un gamin élevé dans le brasier du Los Angeles des gangs, l'audace, la liberté et la véhémence de son deuxième album forcent le respect. L'unanimité a quand même de quoi surprendre : To pimp a butterfly (1) n'est ni un disque aimable, ni un disque facile. Comme le Black Messiah de D'Angelo, il est porté par l'onde de choc des émeutes de Ferguson et marque le retour en force d'une musique black pugnace qui ne s'occupe guère du commerce pour garder la tête dans les étoiles. Le rap de l'anxieux Californien est aspiré par un tourbillon où le funk est roi (celui, barré, de Funkadelic ou du Prince de Sign o' the times), mais se perd volontiers du côté du free jazz, de l'ambient et du slam. (Laurent Rigoulet/telerama.fr)