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L'Age d'homme#;#L'Afrique fantôme

Année de parution :
2014
1387 p. : 18 cm
En 1930, Michel Leiris rassemble "des souvenirs d’enfance et d’extrême jeunesse touchant tous à l’érotisme". Il leur destine déjà la place centrale d’un ouvrage plus vaste. Cette "confession" sera reprise, remaniée (autocensurée), dans "L’Âge d’homme". Cette édition dans La Pléiade en donne, en ouverture, la version originelle. Mais Leiris est las de la vie littéraire. Il accepte de participer à la mission ethnographique Dakar-Djibouti (mai 1931-février 1933). Leiris tient un carnet de route. Rapidement, il donne à ses notes un tour personnel ; il ne raconte que les événements auxquels il a lui-même assisté et mêle aux observations ethnographiques des préoccupations plus intimes : rapports avec les autres, sentiments, obsessions érotiques, rêves... À sa publication, en 1934, le livre, "L’Afrique fantôme", témoigne d’une pratique de l’autobiographie infléchie par l’expérience ethnologique. Puis Leiris rouvre le dossier de L’Âge d’homme. Il révise (adoucit) le texte de 1930. Il y ajoute des souvenirs. Sous l’influence de la psychanalyse, "L’Âge d’homme" entend dire toute la vérité : nouveau renouvellement dans la pratique autobiographique. À peine achevé, à la fin de 1935, le livre est accepté par Gallimard. mais le public attendra 1939 pour découvrir "L’Âge d’homme". Et quand Leiris réédite son livre en 1946, il y ajoute une préface intitulée "De la littérature considérée comme une tauromachie" : écrire sur soi, se mettre à nu dans un livre, y confesser déficiences ou lâchetés, c’est créer un objet équivalent à "ce qu’est pour le torero la corne acérée du taureau". (L'éditeur)