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Atom Heart Mother
Pink Floyd 943, 943
Année de parution :
2011
1 d.c. (boitier carton.)
Cette uvre étonnante, trop souvent réduite à un effort transitionnel, mériterait davantage de louanges que de mépris. Condamnée par les adorateurs de Syd Barrett pour ses boursouflures, reniée par les mélomanes planeurs pour sa naïveté, Atom Heart Mother demeure pourtant l'un des albums les plus attachants d'une année de production musicale un peu creuse. Après un ou deux efforts encourageants, les pionniers du prog s'essoufflent tandis que les instigateurs du rock orchestral semblent avoir plus ou moins abandonné le concept. La pièce maîtresse, malgré tous ses défauts, demeure un magnifique accomplissement, moins réussi sur un plan esthétique que le Days of Future Passed des Moody Blues, mais certainement plus accrocheur et audacieux que ce dernier, que les concertos de Jon Lord ou les symphonies de Keith Emerson. La plupart des rockologues s'accordent cependant sur le caractère bovin de cet album et notamment de cette suite orchestrale. Pink Floyd semble y traîner un gigantesque boulet ou même ramper alors qu'il planera par la suite. Cet élan, aussi lent et pesant soit-il, se révèle également contrarié par la section la plus bruitiste qui décourage volontiers le mélomane de patienter jusqu'à un final pourtant époustouflant. Or ces travers ne sont guère insurmontables tant cette pièce composée en collaboration avec Ron Geesin s'avère ingénieuse et grandiose. Chaque mouvement apporte ses délices : une cavalcade (bovine) épique, des mélodies envoutantes ponctuées d'une virtuosité respectueuse de la musicalité, une chorale à vocation canine ahurissante et un savoureux groove digne de Canterbury n'en sont que les éléments les plus mémorables. (d'après Le Religionnaire / destination-rock.com)