Fuir, se taire, se reposer. Fuir, à vélo ou à pied, sur les routes exsangues de Sardaigne, les arêtes calcaires de Marseille, jusqu'aux plateaux desséchés de l'Aubrac. Se taire, s'éloigner de quelques pas du monde. Se concentrer sur le souffle, lui abandonner sa fatigue, sa hargne, sa fureur parfois. Carnet à la main, Quentin Dallorme a parcouru les paysages brûlés par 2020 et 2021 afin d'y déceler, corps et coeur battants, quelques lézardes d'absolu, de paix ineffable, d'éternité. Dans le sillage des thèmes qui lui sont chers : le corps, le feu, la quête spirituelle au travers des sens, du mouvement, il conquiert par petites touches une quiétude infime, un quelque chose de l'indicible qui, entre les mots, se sera faufilé jusqu'au coeur du sportif. Non plus l'inspiration précipitée, tourmentée de l'effort, mais bien l'expiration libérée, plus solide que la pierre.