Produits par les Studios d'animation de Shanghai qui utilisent une technique dite du lavis animé. Mise au point par le peintre caricaturiste Te Wei dans les années 60, cette technique revient à mettre en mouvement la peinture chinoise traditionnelle, en la filmant image par image. Impression de montagne et d'eau a ainsi nécessité plus de 2 0000 clichés et 12 000 peintures. Cela donne une animation presque magique, mais très difficile à réaliser : l'encre de Chine ou l'aquarelle n'imbibent jamais de la même façon le papier en fibre de mûrier et le peintre ne dessine jamais deux traits identiques. Dans les années 80, Hu Jinqing a développé une nouvelle forme de lavis animé qui permet de réduire le nombre de peintures nécessaires, en conservant les fonds de plan en plan. On l'appelle lavis découpé car il intègre la technique des découpages articulés. La Mante religieuse et L'Epouvantail en sont des exemples admirables. Avec Les singes qui veulent attraper la lune, Zhou Keqin a renouvelé cette technique : ses silhouettes, qui rappellent les ombres chinoises dans un style très moderne, sont déchirées dans du papier de mûrier, dont la texture donne aux singes cet aspect duveteux. Ces films artisanaux sont de véritables prouesses artistiques et techniques, qu'il serait aujourd'hui impossible de réaliser !