Le roi des rois
"J'en reviens toujours pas que tu me m'aies fait ça. Comment t'as pu me laisser là ?"
"J'en reviens toujours pas que tu me m'aies fait ça. Comment t'as pu me laisser là ?"
"Notre coin, c'était la planque de Shiva et la rue aux échoppes qui menait à notre terrain de jeux avec notre arbre millénaire au milieu. Notre coin était en ruine et simple comme un signe de main le matin, mais je l'aimais. Y rester sans Shiva, c'était crever. Si je ne partais pas, j'allais finir par me coucher près de la mendiante que les touristes croyaient morte, j'allais m'allonger près d'elle et pleurer jusqu'à ce que le soleil me tue pour de bon."
Shiva et le narrateur sont amis, amis pour la vie. Deux gamins des rues en Inde, qui survivent en chapardant l'un pour l'autre des petits pains, des chapatis. En jouant, en volant, et en rigolant beaucoup. Mais un jour, Shiva est renversé par un camion et meurt. Le narrateur est foudroyé par cet accident. En souvenir de ce presque frère, parce qu'il ne sait plus quoi faire dans la ville où il a grandi, il décide de rejoindre la ville sainte de Vârânasî, où Shiva rêvait d'aller. Et en chemin, le garçon va rembourser sa dette, et voler pendant ce long voyage les dix chapatis qu'il doit à son meilleur ami, et continuer de lui parler pour se donner du courage et pour rester en vie.
Un texte vibrant et bouleversant sur le deuil et une amitié à nulle autre pareille.
Une écriture happante, rapide, à la fois poétique et crue.