La vaine attente
Nadeem Aslam est né en 1966 au Pakistan. À l'âge de 14 ans, il a fui, avec sa famille, le régime du général Zia pour le nord de l'Angleterre. L'auteur confirme le talent avec lequel il nous avait surpris dans son premier roman traduit en France, La Cité des amants perdus (2006 au Seuil).
Afghanistan, 2005, à l'ombre des monts de Tora Bora. Dans une maison aux murs ornés de fresques, aux plafonds recouverts de livres cloués, avec sa fabrique où l'on distillait autrefois des parfums, le vieux médecin anglais Marcus Caldwell pleure sa femme Qatrina et sa fille Zameen disparues, et désespère de retrouver son petit-fils Bihzad.
Vers ce lieu, où l'amour régnait sous toutes ses formes, où les sens sont tous sollicités, convergent des êtres esseulés. La Russe Lara à la recherche de son frère, soldat de l'armée soviétique ; l'Américain David, ancien agent de la CIA, sur les pas de Zameen et de son fils ; Casa, jeune orphelin endoctriné par les talibans.
Dans ce roman qui jette une lumière crue sur une région brutalisée, à travers les trajectoires de personnages aux destins liés qui apprennent à s'aimer et à faire revivre les êtres aimés, tout s'emboîte de façon inéluctable. A peine s'est-on réfugié dans la maison de Marcus que la sauvagerie du monde extérieur nous agresse.
Nadeem Aslam met dans la balance la fragilité des liens humains, de la raison, de l'art, face à la domination de l'ignorance et de la cruauté étayées par une doctrine suffocante. La langue est chargée de parfums et de couleurs, la narration alterne sans répit entre passé et présent.
Ce livre poignant et à niveau d'homme restera en mémoire par sa maîtrise impressionnante et l'émotion qu'il génère. On le referme le cœur battant.
Nadeem Aslam est né en 1966 au Pakistan. Sa famille se réfugie dans le nord de l'Angleterre lorsqu'il a 14 ans. Il confirme ici le talent déjà remarqué dans son premier roman traduit en français, La Cité des amants perdus.