Le temps de l'enfance était celui du jeu. Le jeu pour jouer, tout simplement. S'amuser de tout et de rien. Mais aussi imiter le monde des adultes, l'adapter à son âge ; le jeu devenait alors apprentissage. La nature offrait des possibilités infinies. La fleur, l'insecte, le caillou du chemin et l'eau du ruisseau devenaient poupée éphémère, pipe, manège volant, bille rudimentaire et source d'énergie. Avec un peu d'imagination - beaucoup parfois - l'objet tout simple prenait une autre dimension. C'était alors que le bâton se transformait en fier destrier ou en robuste épée ; c'était ainsi que d'une feuille d'arbre on faisait une assiette, un bijou ou un chapeau. Les jouets du commerce étaient rares et les grands-mères d'aujourd'hui se souviennent avec émotion de leur première poupée reçue à l'âge de douze ans, les grands pères avouent avoir rêvé devant les soldats de plomb multicolores rangés sur l'étagère du marchand. Gamins et gamines jouaient seuls ou en groupe. Une vraie vie collective animait les villages et les quartiers des villes. Les jeux se transmettaient de génération en génération, offrant des variantes nombreuses d'un lieu à l'autre. Mais les adultes veillaient et au début du XXe siècle, la société civile et les autorités religieuses entreprirent d'encadrer les activités des enfants dans les colonies de vacances, des groupes sportifs et patriotiques, des mouvements scouts. Maintenant, c'est à vous de jouer ! Laissez-vous entraîner dans le monde insouciant de l'enfance.