Cette grammaire est expliquée dans le 15ème récit, "Frère Silence", par un moine sexagénaire qui se tait depuis près de 20 ans : "L'univers se manifeste et disparaît sans mots, c'est nous qui inventons une voix à son terrible silence". Mais la pose hautaine de Frère Silence s'effondre lorsqu'il rencontre, lui le faux muet, une vraie muette, bien jolie. La plupart des personnages vivent une chute analogue, entre chute des masques et chute du rideau. La mécanique reste la même : une ligne tragique, un rebondissement sarcastique et la découverte que se cache, sous l'orgueil désespéré ou la noirceur la plus désolante, un fond de kitsch burlesque, tant la nature humaine se prend au sérieux. (Livres hebdo)