Le titre est celui d'un poème du IXè siècle. Construit en trois parties : entre la Shanghai des années 40 (première partie) et la Shanghai des années 80 (troisième partie), l'auteur campe la seconde partie dans le discret village ancestral du Pont-des-Wou, là où le personnage principal doit se cacher aux jours difficiles. Ce grand roman raconte la progressive transformation d'une adolescente, Wang Ts'iyao ("Pure jade""), timide, soucieuse d'une juste coiffure, d'un maquillage convenable, de vêtements aux teintes accordées, bien coupés et brodés dans les règles de l'art, en une femme d'une infinie complexité. Nous sommes en 1949 et le roman suit Wang Ts'iyao jusque dans les années 1980, avec le tumultueux arrière-plan que l'on sait : les années Mao puis après Mao. On est surpris de voir la grande histoire se dérouler et Wang Ts'iyao vieillir. Le contraste est dû à la complexité de l'héroïne, une femme en quête de sa voix et de sa vie, au sein des bruits du siècle.