A 82 ans, l'inventeur de l'auto-fiction (terme dont il l'inventeur) publie son dernier livre. Plus que le récit d'une fin de vie, c'est plutôt la fin du cycle auto-fictif commencé avec "Le Fils". On pourrait résumer l'histoire et faire comme s'il n'y avait qu'un Doubrovsky : celui qui quitte la New York University, où il enseigna 50 ans, pour prendre sa retraite en France. Vidant son appartement de Washington Square, il exhume des lettres, des photos, des objets. "Au fil des souvenirs qui éclatent, explosent en instantanés furtifs, je brode. Pour moi, ma vie est ma fiction, mon autofiction. Comment on se raconte à soi-même..." Tout cela forme le portrait d'un personnage contradictoire, narcissique, exhibitionniste, mais attachant et captivant. Sa franchise dans l'aveu sexuel et l'exposition de ce naufrage qu'est la vieillesse, son exploration des relations entre l'art et la vie, sa façon de revenir sur ses romans antérieurs font de "Cet homme de passage" un autoportrait et un testament littéraire. (Le Nouvel Observateur)