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Monsieur Ingres
Bajou, Valérie (1957-....) Auteur du texte
Année de parution :
1999
383 p. : ill. en noir et en coul., jaquette ill. en coul. : 31 cm
Né en 1780 à Montauban, Ingres devient à dix-sept ans l'élève de David. Grand Prix de Rome en 1801, il part pour la Ville éternelle en 1806 et reste en Italie jusqu'en 1824, découragé par l'accueil que reçoivent ses œuvres à Paris. En 1824, son Vœu de Louis XIII, peint pour la cathédrale de Montauban et très attendu des critiques, remporte un vif succès au Salon. Désormais célèbre, Ingres fonde un atelier à Paris et les commandes officielles affluent, parmi lesquelles l'Apothéose d'Homère pour un plafond du Louvre. Nommé directeur de la Villa Médicis en 1834, il se consacre à l'enseignement, au dessin et à une œuvre qui l'obsède, La Maladie d'Antiochus. Lorsqu'il rentre définitivement en France en 1841, un accueil triomphal lui est réservé.
Avec curiosité, Ingres aborde tous les thèmes, tous les genres et toutes les techniques, adaptant son style à chaque sujet, séduisant par l'austérité désinvolte ou la proximité sensuelle de ses odalisques. Dans ses portraits, Ingres illustre l'apparence dominatrice d'une classe au pouvoir qui se reconnaît dans ces effigies du bien-être, douillettes ou distinguées. Avec Monsieur Bertin ou Madame Moitessier, l'un sobre, l'autre luxuriant, tout un jeu de contradictions renforce l'apparence physique du modèle ; au-delà de l'individu le sujet devient l'exemple d'une société, un archétype parfait. Par un travail obstiné, l'étude inlassable des modèles de l'Antiquité et de la Renaissance, Ingres atteint un idéal - le style.
Détesté, parfois haï, souvent admiré, il est demeuré la référence de Manet, Degas ou Renoir. Seurat, Matisse et Picasso, à leur tour, n'ont pas cessé de l'étudier.
Pour certains, Ingres est un réaliste, épiant et s'appropriant la moindre source d'inspiration avant de vérifier ses attitudes par l'étude du modèle vivant. Pour d'autres, il est un visionnaire et ses partis pris ou ses métamorphoses de la réalité annoncent justement la dialectique de l'art moderne.