Sir Naipaul n'en finit pas de régler ses comptes avec le pays de ses ancêtres, l'Inde, qui le révulse autant qu'il le fascine. Le personnage de Willie Chandran, antihéros par excellence, est un être velléitaire qui laisse les autres et les événements diriger la marche de sa vie. Il quitte sa femme et le voici dépendant de sa soeur, une Indienne de caractère qui est en étroite relation avec un obscur réseau de révolutionnaires. On le retrouve embrigadé dans le maquis par de minables terroristes sans idées, moyens ni courage qui ne savent même pas pour qui ni contre quoi ils se battent. Willie vivra là un véritable calvaire, qu'il subit avec sa placidité coutumière. Et c'est là la vraie réussite de Naipaul : dans l'autodérision et le flegme qu'il prête à son personnage.