L'auteur exploite avec un humour ravageur le lien mythique qui unissait Ulysse et Pénélope, soulignant par ce biais la différence entre le mensonge masculin, toujours très stratégique, et le mensonge féminin, porté comme une seconde peau mais dépourvu de toute finalité. Génia, l'héroïne principale de l'ensemble du recueil, fait la rencontre d'une jeune femme fantasque qui l'émeut jusqu'aux larmes en lui racontant de quelle manière tragique elle a perdu ses quatre enfants en bas âge... Elle s'apercevra finalement que ces pauvres enfants n'ont jamais existé. Les années passent et Génia n'aura de cesse de rencontrer d'autres menteuses : Anna, qui se prétend poète et qui se contente d'emprunter des vers à d'autres, Liouda la prostituée à la vie soi-disant dorée qui fait rêver ses collègues, Lialia qui se crée une liaison imaginaire avec un peintre célèbre. Ludmila Oulitskaïa dresse le portrait de ces femmes qui essaient en vain d'améliorer leur ordinaire d'une plume aiguisée et sensible. (Page)