Onzième roman de John Irving, ce livre mélange habilement comédie et tragédie, selon une recette inchangée. L'auteur du "Monde selon Garp" est toujours aussi drôle et truculent. Il se montre ici particulièrement en verve dans la quête identitaire d'un père prodigue et absent. Jack Burns, son nouveau héros, a quatre ans en 1969. Son père Alasdair a pris la fuite. Ce célèbre organiste est ce qu'il convient d'appeler un homme à femmes. Pour gagner sa vie, la maman de Jack est devenue artiste en tatouage. Pour retrouver Alasdair, elle est prête à se lancer dans un long périple autour de la mer du Nord et de la Baltique. Déçus dans leur quête, mère et fils s'embarquent bientôt pour le nouveau monde où l'enfant grandit, hanté par le fantôme de ce père auquel il redoute, et s'efforce pourtant, de ressembler. D'après la critique unanime, John Irving signe ici son roman le plus abouti et le plus personnel, sur l'accession à l'âge d'homme et ses droits de passage.