Aussi évidente que compliquée, la genèse de l’Asocial Club donne au rap indé français un supergroupe aussi cohérent que de qualité. La tâche de réunir des asociaux semblait complexe au premier abord mais les quatre mc’s ont des passions communes. L’humour noir, la violence défoulatoire (La putain d’ta mère) et le constant besoin de se marginaliser pour ne pas être manger par une société dans laquelle ils ne se reconnaissent pas, sont autant de thématiques qui permettent de rassembler sous une même bannière des artistes réunis en partie grâce à Tcho, le réalisateur de l’univers visuel (clips et pochettes) de chaque membre de l’équipe (et donc de cet album). Casey, Vîrus, Al et Prodige s’évertuent à lancer des mollards sur à peu près tout ce qui bouge: le rap game, les puristes, les boites de nuit (Anticlubbing), la police et toute la société dans son ensemble. En variant les combinaisons entre rappeurs, deux, trois ou quatre sur chaque morceau, on ressent une vraie dynamique qui pousse chacun à aller plus loin aussi bien dans la technique que les textes et permet de crée quelques refrains aux passe-passes efficaces. Le plus difficile aura surement été de se mettre d’accord sur le choix des prods, chacun apportant au projet ses propres beatmakers (Laloo, Héry, Banane …). Là encore l’auditeur est le grand gagnant car on ressent une exigence sur les choix musicaux puisque c’est surement ici que les différences sont les plus grandes entre les quatre rappeurs. L’ensemble devient cohérent grâce à DJ Kozi, véritable cinquième membre du club, à la fois celui qui chapeaute l’ingénierie son du projet et qui pose des scratchs bien sentis. (Roch Serpa/justlikehiphop.com)