Le bien surnommé Slow Joe aura mis 67 ans à rencontrer son destin. Il faut dire que celui-ci n’était pas aisé à assumer. Depuis des années, cet Indien vit sans papiers sur une petite ile au large de Goa. Habité par une musique qui fleurit plus volontiers sur les rives du Mississipi, ce crooner bluesy au passé de toxicomane n’attendait sans doute plus grand chose de la vie, se contentant de coucher ses poèmes sur un carnet et de chanter des standards US dans les bouis-bouis environnants. Lorsque Cédric de la Chapelle croise son chemin, Joe prend le temps de lui chanter sa vie. Le magnéto tourne et de retour au pays, le Français inspiré habille les chansons nues du poète indien avec l’aide des futurs membres du Ginger Accident. Deux ans plus tard, Joe le lent et le gang du lyonnais font sensation sur la scène des TransMusicales de Rennes. Le son est vintage mais musclé, basse, batterie guitare, orgue et cuivres réveillent les années 60 entre doo-wop, rock’n’roll parfois psyché et rhythm’n’blues. Une relecture dynamique de la bande-son juvénile de Joe, dont la voix, sculptée par les mésaventures amoureuses et les plaisirs toxiques, ajoute un profond frisson d’authenticité. (mondomix.com)