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Ne préfère pas le sang à l'eau

Année de parution :
2018
143 p. : 21 cm
"Cette sensation de fin du monde, quand tu as dix ans et que tu comprends, du haut de ton mètre vingt, qu'il va falloir abandonner la sécheresse de ton ocre si tu ne veux pas crever. Je serais restée des millénaires, agenouillée contre ma terre, si je n'avais pas eu une telle soif. Maman a caressé la peau de mon cou, toute fripée et desséchée, elle m'a vue vieille avant d'avoir atteint l'âge d'être une femme. Elle a fixé les étoiles et a pris la main de papa. On n'a pas besoin de discuter pendant des heures quand on sait qu'est venu le moment de tout quitter. J'étais celle à laquelle on tient tant qu'on est prêt à mourir sur les chemins de l'abîme. J'étais celle pour laquelle un agriculteur et une institutrice sont prêts à passer pour d'infâmes profiteurs, qui prennent tout et ne donnent rien, pourvu que la peau de mon cou soit hydratée. J'ai entendu quand maman a dit : On boira toute l'humiliation, ce n'est pas grave. On vivra. Il a fallu que je meure à des milliers de kilomètres de chez moi". [...] "Porté par une écriture extrêmement puissante et incisive, le récit bouscule le lecteur, semblant chercher à le faire sortir de sa torpeur pour réfléchir sur le monde comme il va, sur les errements des hommes et sur les menaces qui sourdent insidieusement, à découvrir moins dans ceux qui risquent tout pour un peu d’eau et de liberté que dans ceux qui instrumentalisent leur détresse. Un texte nécessaire." (Page)