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Idler wheel is wiser than the driver of the screw and whipping cords will serve you more... (The)

Apple, Fiona Interprète, Interprète
Année de parution :
2012
2 d.c. : ill. en coul.
7 ans après le très réussi Extraordinary Machine, Fiona Apple revient en 2012 avec un album au titre à rallonge : The Idler Wheel Is Wiser Than the Driver of the Screw and Whipping Cords Will Serve You More Than Ropes Will Ever Do (ce qui signifie : "Le Gouvernail paresseux est plus sage que son capitaine et le fouet vous sera plus utile que la corde ne le sera jamais"). On l'appellera donc par commodité The Idler Wheel. Cette version est collector et se présente sous la forme d'un carnet de notes et de croquis de Fiona Apple, dont les dessins rappellent d'ailleurs un peu ceux de Tim Burton. On profite également d'un dvd live de cinq titres, plutôt sympathique. Mais que vaut alors cet album? C'est bien simple, c'est une franche réussite. Fiona Apple nous offre une collection de dix chansons construites autour de son piano et de sa voix. La production minimaliste est signée de son batteur Charley Drayton. Plus que jamais, la chanteuse New Yorkaise y affirme sa singularité. Elle nous parle d'amour et de son état d'esprit du moment, avec des paroles amères et des musiques plus complexes qu'il n'y paraît. Fiona Apple est réfractaire à la facilité et son album s'avère exigeant, loin des canons de la pop actuelle ou même du son old school d'une Adele. Non, on a affaire ici à une forte personnalité qui habite ses chansons avec fougue. De plus, l'écrin de ses tourments est finement ciselé, avec de belles mélodies, une touche de jazz et des arrangements subtils notamment sur Every Single Night. De fait, Fiona ne triche jamais, elle est elle-même, avec des chansons autobiographiques. Elle est seule, a quitté son petit ami, auquel elle dédie d'ailleurs Jonathan. Le ton du disque est mélancolique et la solitude guette effectivement la chanteuse. Valentine témoigne ainsi de sa déception amoureuse, tandis que Jonathan s'avère une délicate alchimie entre un piano et une voix hantés. Alors, entre empathie et admiration, on la laisse promener ses errances tout du long, comme sur Werewolf, jolie ballade empoisonnée, où se font entendre des enfants en train de jouer, comme un contrepoint joyeux au marasme sentimental. Periphery et Regret empruntent le même chemin désabusé, avec ce piano, d'où sortent des mélodies follement originales, et cette interprétation entière. Quant à Anything We Want, elle se fait plus légère et plus tendre avant la conclusion de ce disque, la métaphore Hot Knife, un petit bijou d'arrangements avec ses voix qui se superposent et ses percussions entrainantes. The Idler Wheel se révèle au fil des écoutes comme un album magnifique, mélodieux, habité. Fiona Apple s'y livre sans fard, mettant son âme à nu, la marque des artistes majeurs. Cette honnêteté touche au coeur tout du long et Fiona nous offre un grand disque. (metalorgie.com)