Défenseur depuis des années de l’oeuvre de Charpentier, William Christie, après un patient travail musicologique, aborda Médée avec détermination (il fallut même recourir à une souscription pour que l’enregistrement se fit). Le résultat n’est sans doute pas aussi parfait que celui qu’il offrira dans Atys de Lully trois ans plus tard, étant alors mieux armé pour aborder ce répertoire si complexe et si mal connu de l’opéra français. Néanmoins, ce coup d’essai s’avère réussi, tant du point de vue de l’orchestre (les cinq parties enfin reconstituées) que du plateau vocal. Jill Feldman interprète son rôle avec toutes les nuances que requiert la riche psychologie du personnage, tour à tour noir et émouvant. Quant à Gilles Ragon, il n’avait peut-être pas encore toute la maturité pour donner à Jason sa véritable dimension. (operabaroque.fr)