Cet enregistrement de qualité satisfaisante bénéficie d'un son légèrement éclairci, et d'un souffle atténué. Sans défaut majeur, il offre l'unique témoignage de Maria Callas dans le rôle de Polina, donnant la réplique à un légendaire Franco Corelli. Un climat émotionnel particulier entoure cette soirée d'ouverture de La Scala. Devant un parterre mondain, Maria Callas éprouvée dans son être et dans sa voix depuis de longs mois par les péripéties d'une existence tumultueuse est accueillie par un tonnerre d'applaudissements à son entrée en scène. On la sait aux prises avec de réelles difficultés vocales et pourtant, d'emblée, le miracle se produit. L'assurance des récitatifs, la qualité du medium, celle du phrasé, jointe à quelques effets saisissants font de sa Pauline une incarnation majeure de son répertoire neobelcantiste.(Diapason/Livret)