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Magna carta holy grail

Jay-Z 800, 800
Année de parution :
2013
1 d.c.
Tout, dans Jay-Z, est hors norme. Son talent de musicien, entre autres, avec un flow exquis, limé jusqu’aux ongles, gonflé à bloc par une diction impeccable, comme l’attestent les seize titres de ce nouveau Graal américain, quatre ans après l’offensive collective portée par The Blueprint 3. Frontal, le New-Yorkais ne mâche pas ses mots, il les devance en prenant soin d’éluder le sarcasme des productions surfaites, servies à toutes les sauces, clinquantes et hyper structurées, presque trop lisibles. Le son se fait jazzy avec Somewhereinamerica, de loin le meilleur morceau de l’album, réalisé par Hit-Boy, Darhyl Camper Jr. et Mike Dean, déjà présent sur Watch the Throne, épique collaboration du binôme Jay-Z/Kanye West ; massif sur un interlude infernal produit par Swizz Beatz (Versus), au potentiel renversant ; malin et efficace en surfant sur des références monumentales, avec les samples ou citations de My Downfall de Notorious B.I.G. plaqué sur Jay-Z Blue pour un moment haletant, de Smells Like Teen Spirit de Nirvana (Holy Grail), habillé par la voix d’un Justin Timberlake glorifié, et de Losing My Religion de R.E.M. (Heaven)… Dans tous ces registres, toutes ces manipulations, Jay-Z impressionne. Techniquement, l’Américain s’offre la perfection, donne des leçons d’argot, sans mot de trop ou parole trébuchante, qu’il soit accompagné de Beyoncé, Rick Ross, Nas ou Franck Ocean. Et la piste caribéenne BBC confirmera cette règle : produite par Pharrell Williams, dont c’est définitivement l’année, et Timbaland, présent dans les crédits sur la quasi-totalité du disque, elle démontre ardemment le niveau du maître, quelle que soit la vitesse d’exécution des instrumentaux. (Romain Lejeune / lesinrocks.com)