Suite chronologique de "Toul, la petite évêchoise", cet ouvrage est lui aussi le fruit d'un long et patient travail dans les archives. L'étude de la population la plus aisée, celle qui a laissé le plus de traces, est le moyen le plus commode d'approcher la réalité touloise. En abolissant l'Ancien Régime, la Révolution bouleverse soudainement les données de la répartition de la propriété et, par voie de conséquence, celles de la société. Les biens d'Église sont complètement dispersés. La disparition de l'Église, comme facteur dirigeant et comme propriétaire, est ainsi primordiale. La non-remise en cause fondamentale de cet état de fait par les pouvoirs monarchiques qui se succèdent jusqu'à la Deuxième République consolide ce nouvel ordre social. La prise du pouvoir par la bourgeoisie demeure désormais pérenne. Qu'en est-il, à l'échelle d'une petite ville loin de Paris, de cette recomposition des patrimoines qui touche tous les groupes sociaux ? Mais, au-delà des mutations, quelle est la part des permanences ? Malgré les éléments de nouveauté n'y a-t-il pas pour finir une certaine continuité dans cette ville de province que tout rattache à la terre ? La Révolution a-t-elle finalement beaucoup changé la société touloise ? (L'éditeur)