Chacun des 24 chapitres de l'ouvrage s'ouvre avec un timbre. Mais plus qu'une simple illustration, le timbre acquiert, ici, dans la démarche de l'auteur, une dimension explicative et de compréhension de l'Histoire. Cette histoire de la colonisation française vue sous un certain regard nostalgique révèle des facettes inédites, parfois insolites de cet empire colonial aujourd'hui disparu. Parmi la centaine d'illustrations dont des tableaux, photos, sculptures, la philatélie occupe une place privilégiée. Enfin clin d’œil de Jean de La Guérivière à son journal, "Le Monde", où il a travaillé 25 ans comme correspondant permanent à New-Delhi, Alger et Bruxelles : dans le dernier chapitre, au titre révélateur, "Mélancolie du journalisme", il a utilisé le timbre de Nouvelle-Calédonie émis en 1994 à l'occasion du cinquantième anniversaire...du Monde. Une petite merveille, à la fois pour la forme et le fonds, illustré de documents d'époque, certains rares, le livre est sous-titré "Carnets romanesques" qui en explicite le projet : une vaste promenade sans prétention, sans préjugés ni présupposés idéologiques, sans repentance, sans gloriole non plus. L'auteur fait la part belle aux écrivains "coloniaux", d'Albert Londres à Patrick Deville, en passant par Loti, Dorgelès, Céline ou Duras. (Livres hebdo)