La question de la "fiction" est venue se poser au milieu de l’ouvrage de Cédric Villani, quand celui-ci bascule de l’explication scientifique rationnelle au récit de la révolution conceptuelle qui va permettre de voir les résultats (collationnés depuis plus d’un demi siècle) prendre une autre existence grâce à la vision proprement inouïe d’un scientifique qui accouche alors d’un pan totalement inédit de la longue histoire des formes de vies complexe sur notre terre. Ce livre relève autant de la vulgarisation scientifique réussie que d’un genre aujourd’hui galvaudé, mais traité dans cet ouvrage d’une façon convainquant et jubilatoire, l’auto-fiction. Si nombre de particularités du texte font que celui-ci appartient bien à ce genre, d’autres aspects plus énigmatiques, bizarres, obscurs, incompréhensibles font qu’il échappe aussi à la définition étroite de ce style d’écriture. Pourtant, celui-ci se donne comme une plongée brute dans la recherche qui a permis à Cédric Villani de recevoir la médaille Fields (l'équivalent du prix Nobel pour les mathématiques). En conclusion, ce roman se lit non seulement comme un roman "d’aventures" (mathématiques, s’entend) : comment le héros, Cédric Villani, arrivera-t-il à ses fins, démontrer son fameux théorème ? (Médiapart)