Flaubert a connu Du Camp à Paris, sur les bancs de la Faculté de Droit. Au printemps de 1847, Maxime Du Camp vient passer quelques semaines à Croisset. Il entreprend de tirer Flaubert de son noir ennui en lui faisant miroiter la possibilité d'un nouveau voyage : en Bretagne, seuls tous deux et sac à dos. Leur tour de Bretagne commence par la Touraine et les châteaux de la Loire. Ils prennent fièvreusement des notes, dont la rédaction finira par empiéter sur le temps du voyage. Flaubert avouera à Louise Colet que, "travaillant à la même table, ils ont parfois mêlé leurs plumes". Il ne s'agit pas de publier : ils y ont renoncé tous deux en raison du caractère parfois agresseif, leste ou irrespectueux à l'égard des puissances locales. Ce journal de voyage sera finalement publié en 1885 sous le titre choisi par Flaubert "Par les champs et par les grèves". (Maurice Nadeau)