Ses romans ne sont pas des contes de fées déguisés où l’héroïne finit par épouser le parfait gentleman. Les changements psychologiques subtils et progressifs vécus par les protagonistes passent après la joie que procure l’ironie dont Austen fait preuve à l’égard de ses créatures. Douée d’un génie comique certain, elle est, pour Virginia Woolf, "l'un des auteurs les plus constamment satiriques" de son époque. En prenant pour cibles les comportements égoïstes et les petites lâchetés de ses semblables, elle pointe ce que la nature humaine peut avoir de mesquin, de pathétique, de loufoque et d’affligeant. Les héroïnes elles-mêmes n’échappent pas aux critiques de leur créatrice. Fanny Price est timorée, Anne Elliot influençable, et Emma Woodhouse, qui n’est ni l’une ni l’autre, n’inspirerait pas la sympathie, si Jane Austen n’avait l’art de rendre attachants jusqu’aux défauts qu’elle moque. Ce volume contient la pièce de théâtre de Mme Inchbald, "Serments d'amour", que Jane Austen eut entre les mains et dont elle se servit pour composer "Mansfield Park". (L'éditeur)