Avant de partir pour Paris, les écoles de Mona Ozouf furent la communale de Plouha, le collège de Saint-Brieuc, et l'hypokhâgne de Rennes. Mais ce furent aussi sa mère institutrice, sa grand-mère, trésor de proverbes et de légendes, dont elle dresse le portrait, la bibliothèque paternelle, Renée Guilloux, la femme de l'auteur du "Sang noir", qui fut sa professeur de troisième, tandis que Louis, son mari, devint son "indicateur de lectures" avec ordre de lire, en priorité, "l'Etranger" de Camus; et enfin, "les Lettres françaises", nouvelle boussole politique et intellectuelle de la jeune Mona, qui, à 21 ans, adhéra au Parti communiste et quitta la Bretagne. "Composition française" est un très grand livre. Il appartient à la fois à la littérature du regret, pleine d'émotions, d'images sépia, de parfums d'enfance, de larmes séchées, et à l'exigeante bibliothèque des histoires, dont il éclaire l'énigme fondamentale : comment, sans être infidèle à ses origines, épouser les valeurs universelles; comment réconcilier le républicanisme et les particularismes. (Bibliobs)