Il a la panoplie complète : les cheveux gominés plaqués en arrière, le regard dissimulé derrière des lunettes noires, la peau burinée, les tatouages sur les bras, et le jean noir qui tombe impeccablement sur les boots de rigueur. Sans oublier la voix de crooner abîmée et la Cadillac avec la banquette cuir, sur laquelle repose une guitare électrique quand celle-ci n’accueille pas un postérieur féminin. Seul son nom, El Khatib, héritage de son père palestinien, pourrait dérouter les puristes du blues-rock américain. Hanni est pourtant un pur produit de l’Amérique. Pour s’intégrer, il n’a pas trouvé meilleure façon que d’ingérer toute la musique des States, des années 50 à aujourd’hui, du jazz au rock en passant par le funk. Aujourd’hui, il a tout digéré et tombe à pic, au moment où les White Stripes se séparent et où les Black Keys se perdent dans une pop bon marché. Hanni El Khatib reprend le flambeau qui se transmet depuis plus 50 ans, celui d’un blues rock brut. Une guitare, une batterie, pas besoin de plus, quelques riffs répétitifs derrière une voix un peu écorchée. En somme, la recette parfaite d’une belle carrière rock’n’roll. (Adrien Toffolet / evene.fr)