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Uthal : opéra en un acte
Méhul, Etienne-Nicolas Compositeur, Compositeur
Année de parution :
2017
137 p. : ill. en noir et blanc : 60 min
Si lon excepte le Chant du départ, dont on ignore généralement que lauteur nest autre que Étienne-Nicolas Méhul, le compositeur ne doit plus sa modeste notoriété quà Joseph, le seul de ses trente-cinq ouvrages dramatiques qui soit encore donné de temps à autres. Lampleur de cet oubli ne date pas dhier : Berlioz la déplorait déjà en 1852. « Monté » à Paris de ses Ardennes natales où il vit le jour en 1763, Méhul eut la chance de croiser Gluck qui lorienta vers le théâtre lyrique. En 1790, il fit un brillant début à lOpéra-Comique avec Euphrosine, puis contribua au lustre des fêtes révolutionnaires (dont le style typique se retrouve dans le Morceau densemble nʿ 4 dUthal, « Vers le palais de ses nobles ancêtres »), continuant à composer dabondance pour le théâtre avec des succès divers, et participa à la fondation du Conservatoire. Sa carrière, poursuivie sous lEmpire, culmina avec Joseph en 1807, avant que le triomphe de Spontini et les progrès de la phtisie naient raison de son énergie. Sa mort en 1817 coïncidait avec une révolution du goût fatale à lesthétique quil avait illustrée. Uthal névoque de nos jours (et encore
) que lexclamation cruelle prêtée à Grétry à lissue de la création en 1806 : « Jaurais donné un louis pour entendre une chanterelle ! », ce qui navait rien dune exigence mycologique, mais signifiait que Grétry aurait voulu entendre la corde aiguë du violon, le mi, appelé aussi la chanterelle. Car Méhul avait demandé aux violonistes de troquer leurs instruments pour des altos, afin dobtenir de lorchestre une teinte sombre et mélancolique une originalité que ses contemporains ne goûtèrent guère, apparemment, même pas Berlioz qui avait pourtant lhabitude des hardiesses orchestrales. La brièveté dUthal ne laisse pourtant guère place à la moindre lassitude... Voici donc lenregistrement de ce petit bijou totalement oublié depuis plus de deux siècles, avec un superbe plateau de chanteurs français, le tout sous la baguette de Christophe Rousset. Ajoutons que les dialogues parlés ont ici autant de place que les passages chantés : peut-être aurait-il mieux valu, pour le disque, en rester à ces derniers... (Qobuz)