Voilà qui montre bien l’immense importance que Debussy n’a cessé d’exercer sur les contemporains: Toru Takemitsu (And then I knew’twas Wind) et Sofia Gubaidulina (Garten von Freuden und Traurigkeiten) encadrent la Sonate pour flûte, alto et harpe et composent pour les mêmes instruments, conservant ainsi sa formule génialement décalée du trio traditionnel: non pas le violon mais la flûte, non pas le violoncelle mais l’alto, non pas le piano mais la harpe. Du coup la magie des timbres associés joue à plein, aussi bien dans la poésie incantatoire du Japonais, dans l’exotisme subtil du Français que dans les explorations sonores de la Russe. Marina Piccinini, Kim Kashkashian et Sivan Magen excellent à moduler les durées et à raffiner leur entente. (Pierre Michot/letemps.ch)