La voix d'Elise est miraculeuse de douceur et de fermeté, un alliage très pur que le titre de ce disque étonnant décrit parfaitement : une mince mer de chair. Les textes sont des poèmes de Dylan Thomas, admirablement choisis, admirablement rythmés, admirablement sertis dans des mélodies surprenantes. Leur auteur est un jeune compositeur, Lucas Gillet, issu du conservatoire de Marseille et qui sera une découverte pour beaucoup de gens. Ce premier disque parfaitement rêveur fait désirer une scène pour accueillir cette poésie faite musique, tout à la fois sensuelle et abstraite, nocturne et fraîche comme une aube. Les compositions empruntent à la pop anglaise son charme léger, délicat, extrêmement jeune. Si elles évoquent quelqu'un, ce serait Robert Wyatt. Mais l'univers d'Elise Caron et de Lucas Gillet est original, les orchestrations sont délibérément transparentes et liquides, de telle sorte que les paroles surgissent comme des étonnements ravissants, des sirènes à la chair chatoyante. (Michel Contat / telerama.fr)