Que le diable m'emporte
Née en 1881 au Canada, Mary MacLane passe l'essentiel de sa vie aux États-Unis. Elle est considérée comme l'une des pionnières du confessionnalisme, ce courant littéraire américain qui fait du vécu, du traumatisme intime et du blasphème un moteur de la création, et dont Sylvia Plath est l'une des éminentes représentantes. Elle est également largement saluée comme étant l'un des premiers auteurs féministes américains. Elle a par ailleurs écrit et joué dans un film muet autobiographique, au titre blasphématoire : Men Who Have Made Love to Me. Elle disparaît à Chicago en 1929, dans de mystérieuses circonstances.
Mary MacLane a dix-neuf ans quand elle publie en 1902 son premier livre, Que le diable m'emporte, un journal intime tenu sur trois mois. Œuvre anticonformiste à la liberté souveraine, ces confessions aussi sulfureuses que courageuses firent sensation à l'époque, puisque cent mille exemplaires se sont vendus dès le premier mois de leur publication. Mary MacLane y décrit l'ennui et les aspirations à contre-courant d'une jeune fille de Butte, petite ville minière du Montana. Tour à tour drôle, poétique et sensuelle, elle y fait étalage de ses fantasmes et proclame son génie tout en défendant des idées philosophiques scandaleuses. Que le diable m'emporte est ici traduit en français pour la première fois.