Aller au contenu principal
Aucun vote pour le moment
couverture du document
Veuillez vous connecter pour réserver
Disponible

Putain d'usine

Année de parution :
2002
94 p. + 1 DVD + un livret de 15 p. : 20 cm
Employé depuis 28 ans dans une usine de chimie classée Seveso près de Rouen, la même que celle qui dévasta Toulouse en septembre 2001, J.-P. Levaray évoque avec des mots justes la mort violente des collègues, les accidents, les réparations sans cesse repoussées pour ne pas stopper la production. Il relate les dimanches, les nuits, les journées passées à l’usine, temps volé à la vie. Il raconte aussi quelques grèves, comme des soupapes qui permettent de relâcher un peu de colère. Il l’affirme : la vraie vie est ailleurs. Il refuse d’être défini par ce qu’il fait à l’usine. Il dénonce cette frustration pour toutes ces heures perdues, les désirs dévoyés par les marchands pour compenser en consommant. Tout devient plus difficile à supporter car ils sont de moins en moins nombreux pour produire toujours plus. Englués dans la grisaille, confrontés au mépris et à la morgue des décideurs et gestionnaires, les prisonniers du boulot oscillent entre les tentations de la révolte et les affres de la résignation... (blog Fahrenheit 451) Sans fioriture ni misérabilisme, Jean-Pierre Levaray a su rendre compte de son quotidien, du poids du travail sur la vie. Au-delà du témoignage, son point de vue politique sur les aspirations de la classe ouvrière est intéressant. Les ouvriers ne veulent pas le pouvoir mais tout simplement ne plus travailler. Le film qui accompagne le livre permet de dépasser l'expérience de l'auteur, en la confrontant à d'autres histoires personnelles.