Sa voix est d'ambre doré, sa présence est de poésie pure, ses textes dansent, elle est unique, Elise Caron. Unique et rare. Une petite dizaine d'albums sous son nom et de très nombreuses collaborations à des albums de musiciens qui s'emparent de son talent. On hésite à annexer ses propres disques au jazz, mais ses chansons ne relèvent pas non plus de la variété : ce sont des poèmes chantés avec une belle fantaisie sur des musiques qui s'insinuent entre chien et loup. Pour Orchestrales, six arrangeurs, Andy Emler, Michel Musseau, Thomas de Pourquery, Denis Chouillet (son accompagnateur au piano), Sarah Murcia, Leonardo Teruggi, ont à tour de rôle écrit des partitions pour le groupe féminin de cordes Las Malenas afin de sertir quatorze des textes de Caron dans des montures qui leur donnent encore plus d'éclat. La plupart proviennent de son Eurydice bis (2005), une superbe réussite de la chanson française au sens le plus noble du terme. Qui irait chanter La Belle au bois dormi (1996), son « cri du baiser au son du soir du fond des corps », sinon justement Elise Caron la merveille ? Elle met dans sa façon de rendre ses propres textes autant de douceur que d'humour, autant de tendresse que de diablerie. Pour tout dire : une véritable artiste. ( Michel Contat/Télérama)