Gertrud Kolmar est morte à Auschwitz à l'âge de 49 ans. Son oeuvre, mince et dense, est rassemblée en partie dans la collection "Titres", chez Christian Bourgois, qui nous en livre 3 volumes. Trois livres qui, une fois refermés, ne nous laissent plus en paix. Gertrud Chodziesner, issue de la grande bourgeoisie juive allemande, prend très jeune le pseudonyme de Kolmar. Contrainte d'avorter sous la pression familiale, après avoir vécu un amour fou et secret avec un officier allemand, elle publie un premier recueil de poèmes. En 1930, après la mort de sa mère, elle se lance dans l'écriture de "La Mère juive", l'histoire horrible d'une veuve, Martha, qui empoisonne sa petite fille de 5 ans après que celle-ci ait été violée par un rôdeur. Négation du crime par le crime : Martha porte son amour jusqu'à l'inacceptable. La voici ensuite cherchant l'assassin dans un Berlin entre chien et loup, où l'ombre de M le Maudit croise celles des futurs psychopathes du Troisième Reich. (Lire)