On reste pantois devant la classe de ces suédois mettant en scène une nouvelle mythologie et un décorum imparable, générant une étrange fascination : Papas Emeritus II incarne ce pape au visage de squelette translucide sous sa tiare sévère, servi par un groupe anonyme encapuchonné sous de lourdes robes sombres -l'effet est tout aussi saisissant que l'atmosphère musicale savamment instaurée. Le mystère autour de leur identité est total, leur hard-rock vintage, hors du temps et singulier, est à rapprocher des Witchcraft, The Devil's Blood ou encore Bigelf. Enfermez dans une crypte occulte le meilleur de la trilogie noire et blanche du mystique Blue Oyster Cult, l'effroi de Mercyful Fate, un heavy-psyché gorgé d'orgue aussi religieux qu'acidulé ainsi qu'une pop satinée très fortement marquée, contrastant abyssalement avec des ambiances si angoissantes, et vous obtenez une réussite totale.