Le blues n'est pas mort, il a même trouvé refuge au-delà des côtes américaines, en Irlande, auprès d'un Hozier maniant le blues poétique avec une grande justesse, et sortant son tout premier album éponyme. On retrouve "Take me to church" sorti en EP en 2013, un des titres les plus poignants. La voix grave de Hozier accuse avec véhémence la violence faite aux homosexuels en Russie, tout cela servi dans un gospel tranchant et sombre prononcé comme une messe. On trouve aussi sur le premier album des morceaux très blues, comme "To be alone" qui démarre sur un solo de guitare et nous téléporte directement dans le Chicago du siècle dernier. Hozier s'éloigne parfois des chemins battus et s'autorise un peu de rock (Jackie et Wilson) et de folk avec "Like real people" faisant étrangement penser à Jonathan Wilson. "Hozier" est un premier album très réussi sur lequel blues et gospel sont remis au goût du jour et de la manière la plus honorable qui soit. En somme, voici un album à écouter très attentivement. (rdM)