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Disponible

Farnace [Il]

Année de parution :
2011
3 d.c. (boitier carton.)
Même si le Farnace de Vivaldi a déjà fait l’objet de plusieurs enregistrements discographiques, ce coffret paru chez Virgin Classics constitue en réalité une première mondiale. Il s’agit en effet de la version de l’opéra dite de Ferrare, celle de 1738, soit la septième qu’ait mise en musique par Vivaldi à partir d’un livret dont il s’était épris à Rome quelque quatorze ans plus tôt, lors d’une audition du Farnace de Leonardo Vinci. C’est en effet la version de Pavie, donnée en 1731, qui avait été jusqu’à présent mise à la disposition des discophiles, notamment dans l’intégrale autrefois dirigée par Jordi Savall à la tête du Concert des Nations. En qualité vocale et musicale, cet enregistrement surclasse de loin les autres Farnace vivaldiens précédemment laissés au disque. En dépit de la multiplicité des tessitures moyennes, les profils vocaux sont parfaitement individualisés, le timbre chaud et rond de Ruxandra Donose convenant idéalement à la noble Tamiri, les couleurs plus sensuelles d’Ann Hallenberg seyant davantage à l’aguicheuse – et terriblement manipulatrice… – Selinda. Si le timbre âpre et le chant un peu heurté de Mary Ellen Nesi font merveille dans le portrait de l’impérieuse Bérénice, Max Emanuel Cencic, en Farnace, excelle tout particulièrement dans la vocale rapide et virtuose, mais il sait trouver également les accents émouvants que l’on attend du noble héros dans le sublime « Perdona, o figlio amato » du deuxième acte. À la tête de l’ensemble I Barrochisti, Diego Fasolis déchaîne les fureurs et les passions vivaldiennes tout en maîtrisant à tout moment ses instrumentistes. Sa lecture fougueuse et contrôlée le place au somment des grands interprètes vivaldiens du moment, à une époque pourtant particulièrement riche en défricheurs capables de donner vie à des musiques sur lesquelles, il y a encore quelques décennies, peu d’auditeurs auraient été prêts à parier. (Pierre Degott / resmusica.com)