Elizabeth Costello
À travers une ingénieuse succession de huit discours officiels, la vie d'Elizabeth Costello, romancière australienne vieillissante, nous est peu à peu révélée. Nous la suivons au gré de ses déplacements, d'une remise de prix en Pennsylvanie à une interventionsur les droits des animaux dans le Massachusetts, d'une conférence sur un bateau de croisière à une visite à sa soeur missionnaire en Afrique du Sud, d'un colloque sur le mal à Amsterdam jusqu'à l'ultime tentative pour franchir la porte vers un au-delà incertain.
La célébrité et l'adulation qui lui valent ces invitations à s'exprimer devant un auditoire reposent sur un roman publié voici trente ans dans lequel elle arrachait la femme de Bloom aux limites qui lui étaient imposées dans l'Ulysse de Joyce. Avec la distance ironique qu'on lui connaît, J.M. Coetzee, une fois de plus, est un autre. Il ignore le clivage entre homme et femme pour faire le portrait douloureux de l'artiste en vieille dame déboussolée, rongée par le doute et l'interrogation sur le pouvoir de l'écriture littéraire face au mal et à la mort.
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Catherine Lauga du Plessis
L'oeuvre de J. M. Coetzee a été récompensée par le prix Nobel de littérature en 2003.