Avec la mort d'Alain Robbe-Grillet, désigné chef de bande du "nouveau roman" depuis les années 1950-1960, ce n'était pas seulement une page de l'histoire intellectuelle et esthétique française moderne qui semblait définiti©vement tournée. Une autre histoire, intime celle-là, s'accomplissait au même instant : celle d'un amour et d'une relation conjugale au long cours. Catherine et Alain Robbe-Grillet s'étaient rencontrés en 1951, et se sont aimés pendant près de soixante ans. C'est ce lien que racontent aujourd'hui deux livres complémentaires : leur correspondance et le récit "Alain", tendre tombeau élevé par Catherine à son mari défunt. Dans les lettres emplies de préoccupations domestiques ordinaires qu'échangent assidûment les époux, il y a une certaine vacuité, assez captivante, dans l'accumulation, page après page, de ce que Catherine Robbe-Grillet appelle "ce petit tas de prosaïsmes". Ce volume est présenté et annoté par Emmanuelle Lambert de l'Imec (Institut Mémoires de l'édition contemporaine), commissaire d'exposition, auteur de catalogues et d'articles et éditrice de deux recueils d'Alain Robbe-Grillet. (Télérama)