2030. Les Terriens débarquent enfin sur Mars, pour y découvrir des habitants aux yeux d'or et qui lisent dans les pensées. Une société fascinante qui a dressé de superbes cités sur l'horizon et a aménagé les célèbres canaux de Mars. "Chroniques martiennes", la fable SF de Ray Bradbury, rejoue l'histoire de la conquête américaine et du rêve qui la motiva, l'accompagna et s'y perdit. Le romancier récemment disparu y racontait la colonisation de Mars par les Terriens, pratiquement tous armés de cet irrépressible besoin de tout humaniser, c'est-à-dire, aux yeux de Bradbury, de tout abîmer. En cela, la lecture de Hugo Becker se révèle assez fidèle à l'esprit du recueil : sa voix n'écrase pas le doux déroulé des phrases. On pourrait lui reprocher sa neutralité de greffier à peine ému, mais on peut également se dire qu'elle convient au lyrisme froid et misanthrope de Bradbury et qu'elle permet de faire naître un certain frémissement. (Le Magazine littéraire)